Zone de Texte: Bon ! Maintenant, le tissage peut commencer.
Pour l'instant, notre chaîne se présente comme sur la photo A, c'est-à-dire que les fils de cette chaîne sont regroupés par paquets, en formant des triangles, ainsi qu'on l'a expliqué lors de l'enroulage. En deçà du peigne, les fils ne sont pas parallèles. Il faut y remédier.
Pour cela je commence par faire deux duites en armure toile si possible (un fil levé sur deux) en utilisant des tiges d'aluminium profilé à froid comme trame. (B) Cela permet déjà de déceler quelques éventuels défauts de rentrage : on voit bien, sur l'alu, si un fil sur deux est bien levé ou s'il y a des erreurs. (C)
Ensuite je lance quelques duites d'un fil gros et épais. J'ouvre la foule, je lance la navette, je tire le peigne et je le maintiens plaqué contre la trame, je change de foule, et là seulement, je pousse le peigne. Cela a pour effet de maintenir les fils de chaîne à leur place, bloqués. Après quelques duites, ces fils de chaîne sont parallèles. (D)

Le métier

Comment fait-on ?

Zone de Texte: Accueil
Zone de Texte: Tissage 
Rectangle à coins arrondis: Pliage 
Rectangle à coins arrondis: Rentrage 
Rectangle à coins arrondis: Ourdissage 
Rectangle à coins arrondis: Début 
Rectangle à coins arrondis: Piquage 
Rectangle à coins arrondis: Enroulage
Rectangle à coins arrondis: Appareillage 
Rectangle à coins arrondis: Tissage 
Zone de Texte: Comment fait-on ? 
Zone de Texte: C'est le moment où on verra d'éventuelles erreurs de rentrage ou de piquage.
Par exemple, si on voit qu'un fil reste toujours levé, cela signifiera souvent qu'il y a eu un croisement entre le harnais et le peigne, ou au sein du harnais. (E)
Certaines fois, on pourra n'intervenir que sur ces deux fils croisés, mais il se peut qu'on soit obligé de défaire une partie du piquage, voire du rentrage… puis de recommencer, après correction. (F) On ne répètera jamais assez l'importance des vérifications en cours de rentrage et de piquage !
Une erreur de piquage du genre deux fils dans le même dent ou dent sautée (non voulu) oblige à défaire le piquage entre l'erreur et la lisière la plus proche…
Une erreur de rentrage du genre "un fil qui n'a pas été rentré dans le cadre voulu" pourra se corriger en ajoutant une lisse dans le "bon" cadre. Mais si au lieu, par exemple, de rentrer les fils dans les cadres 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8…, on a rentré 1, 2, 5, 6, 7, 8,… alors il faudra défaire à partir du "2", car tous les fils à droite seront à décaler de 3 cadres !!
Zone de Texte: Mais, rassurez-vous, il arrive aussi –souvent– qu'il n'y ait pas d'erreurs et que le tissage puisse commencer immédiatement !
Selon ce qu'on envisage de faire du tissu, le travail sera quelque peu différent. En effet, si on prévoit de couper et coudre ce tissu pour faire un vêtement, les lisières ne se verront pas, et on n'aura pas besoin d'y porter une grande attention.
Pour ce qui me concerne, je n'ai pas cette possibilité et mes tissages restent à l'état brut, de "rectangles" : napperons, chemins de table, écharpes, couvertures de bébé… Il faut alors que les 4 côtés soient le plus soignés possible. 
Quel que soit le tissage, je commence toujours par faire des franges. Même si je ne monte qu'une "mini-chaîne" pour faire des essais, un échantillon. Je me dis que, si tout va bien, il n'y a pas de raison que cet échantillon ne devienne pas un ouvrage "présentable", donc… franges au début. Et puis, franges aussi à la fin !
Pour les franges en début d'ouvrage, je fais 3 duites en armure toile, en commençant avec la navette à droite et après avoir laissé du fil d'une longueur égale à peu près à 4 fois la largeur de l'ouvrage. Ce fil laissé hors du tissage servira à faire les franges.   Je passe alors une duite d'un fil plus gros, puis je tisse l'ouvrage sur quelques centimètres. À ce moment le tire le gros fil qui laisse un jour. Mon peigne métallique "à chien" est planté dans la chaîne, ce qui la sépare en petites touffes à peu près égales qui seront les franges.
J'utilise une aiguille à canevas pour faire les franges comme le montrent les photos ci-dessous. Je vais de droite à gauche. Il y a sans doute d'autres façons de procéder...
Ellipse: A
Ellipse: D
Zone de Texte: Lorsqu'il s'agira des franges de fin d'ouvrage, on procèdera de la même façon, symétriquement !
Zone de Texte: Il faut également soigner les lisières. J'utilise toujours des lisières flottantes. Ce sont des fils de chaîne, au nombre de 2 ou 3 de chaque côté qui ne passent pas dans des lisses, mais qui traversent directement le harnais. (G)
Ils sont davantage tendus que les autres fils de chaîne grâce à un poids, placé avant le harnais (H).
Entre le harnais et peigne, ils passent dans une grande boucle faite d'un fil solide qui tourne autour de la barre transversale haute du métier. (I)
Le principe est simple : en tirant ce "fil-boucle", nous soulevons le fil de lisière flottante. (J)
Concrètement : navette à gauche, main gauche sur la  navette pour la lancer, main droite sur le chapeau du peigne. Tout en appuyant du pied sur la pédale, la main droite tire sur le fil-boucle et soulève la lisière flottante droite. La main gauche lance la navette. Le fil de trame qui est passé par-dessus la lisière flottante d'entrée (gauche) passera donc sous la lisière de sortie (droite). La main droite est en place pour tirer le peigne. 
Pour la duite suivante, on inverse tout et la trame passera à nouveau sur la lisière d'entrée, et sous celle de sortie de la chaîne. 
Cela permet d'avoir des lisières régulières, et de passer plusieurs duites dans la même foule, sans que la deuxième ne "détisse" la première !
Zone de Texte: Une chose importante, en cours de tissage, c'est de veiller à ce que le tissu ne se rétrécisse pas. Ou le moins possible. Je n'ai pas réussi à fabriquer un templet, alors je tends le tissu à l'aide de bretelles. Au début, j'utilisais les pinces des bretelles mais elles ne serraient pas suffisamment et elles abimaient le tissu. J'ai trouvé les pinces à bâches : larges, "serrables" à volonté sans abimer le tissu, solides, peu coûteuses… Que demander de plus ? 
D'autre part, si j'ai peur de ce rétrécissement, je procède de la façon suivante: lorsque la navette est lancée, le fil de trame se trouve en travers, depuis la lisière d'entrée, contre la dernière duite, jusqu'à la navette qui est contre le peigne. Il est donc plus long que la largeur du tissu. À ce moment, avant de battre, je change de foule. Le supplément de longueur du fil lui permet de slalomer entre les fils de chaîne sans tirer sur les lisères.
Zone de Texte: À part ça, que dire de plus à propos du tissage lui-même ? Qu'il ne faut pas se tromper de pédale, qu'il faut être attentif… Bien sûr. J'essaie de prendre des repères : si le marchage fait alterner pédale paire/pédale impaire, je repère l'endroit où doit se trouver la navette pour les pédales paires, pour les pédales impaires. Je sais par exemple que si j'appuie sur une pédale paire, la navette doit être à droite. Si elle se trouve à gauche c'est qu'il y a eu une erreur… Donc on arrête et on corrige.
Il est utile aussi, parfois, de prendre des points de repère. Je place un petit fil provisoire contre la dernière duite, à un endroit repéré sur le plan de marchage ; cela permettra de savoir "où on en est" en cas de besoin.
De même si le tissage est long, avant que le début ne s'enroule sur l'ensouple avant, je mesure et je place une petite étiquette fixée sur un petit fil, de façon à pouvoir connaître la longueur tissée sans être obligé de dérouler le tissu de l'ensouple, pour mesurer depuis le début. 
Zone de Texte: Comment corriger ? 
Si l'erreur concerne quelques fils de trame, on peut essayer de faire le travail inverse et pour chaque foule, lancer la navette dans l'autre sens. Cela n'est pas toujours facile. Surtout qu'il faut re-enrouler le fil sur la canette.
Le mieux, souvent, c'est de couper, surtout s'il y a beaucoup à défaire et si le fil de trame n'est pas du fil d'or ou d'argent !! Le plus simple est de couper le fil à l'aide de fins ciseaux entre le fil de lisière et son voisin, de chaque côté. Il ne reste plus qu'à tirer les fils un par un… Ça va alors très vite !
Zone de Texte: Corriger des erreurs.
Zone de Texte: Quels accidents peuvent survenir ?
En fait, à part la navette qui quitte le battant et s'en va voir plus bas ce qui se passe, et qu'on remettra en place en lui faisant suivre le même chemin qu'à l'aller, sous peine de voir le fil de trame faire des siennes, le principal accident sera la rupture d'un fil de chaîne.
Le cas le plus simple, c'est lorsque la rupture survient entre le tissu et le peigne. On attachera un nouveau fil au morceau en place et, depuis l'arrière du métier, on tirera ce fil, ce qui aura pour effet de passer le nouveau fil dans le  peigne et la lisse. Quand le nœud arrivera le plus près possible de l'ensouple, on coupera la partie en trop et on refera un nœud. Du côté du tissu, le nouveau fil sera fixé à sa place en le faisant tourner autour d'une épingle placée en travers du tissu. On vérifiera la tension…
Si la cassure arrive entre les cadres ou entre cadres et ensouple arrière, il faudra repasser le nouveau fil dans la bonne dent du peigne, dans la bonne lisse (celle qui est vide !), sans croiser avec les voisins, puis faire comme on a vu plus haut.
Cela peut prendre du temps… et c'est là qu'on apprécie un bon éclairage de l'arrière du métier !
Si on voit qu'un fil présente quelque faiblesse et qu'il risque de se casser, autant le couper contre le tissu et le réparer plutôt que d'attendre qu'il se casse tout seul : la réparation sera plus facile !
Zone de Texte: Accidents
Rectangle à coins arrondis: Début 
Rectangle à coins arrondis: Les franges
Rectangle à coins arrondis: Lisières flottantes
Rectangle à coins arrondis: Extraire une pièce avant la fin de la chaîne
Zone de Texte: Je ne sais pas pour vous, mais moi, tant qu'à monter une chaîne, je préfère souvent la faire plus longue, pour faire plusieurs ouvrages à la suite : certains à offrir, et un pour mes archives.
Rien de compliqué, sauf si on veut récupérer un ouvrage de suite, et que, pour cause d'anniversaire ou autre, on veut pouvoir sortir du métier le napperon terminé sans plus attendre.
"Autrefois", je coupais et je rattachais la chaîne, d'où perte de temps et de chaîne. 
Voilà comment je procède maintenant : j'avance la chaîne jusqu'à ce que la position de la poitrinière corresponde à l'endroit où je couperai (flèche sur K). Je noue alors une cordelette (en marron sur K), les paquets étant délimités par les franges sur le premier ouvrage. Nœud serré. 
Ensuite (L), je coupe, paquet par paquet (sans toucher à celui de la lisière), et je noue le groupe de fils de chaîne autour du nœud (marron). Je termine par les lisières, ce qui maintient la chaîne en place.
Quand tous les nœuds sont faits, l'ouvrage terminé  dont les franges sont d'égale longueur peut être sorti du métier.
On rattache les cordonnets comme on l'a fait en début, (M) et, … c'est (re)parti !

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Rectangle à coins arrondis: Appareillage 
Rectangle à coins arrondis: Tissage

Je rappelle qu'il ne s'agit pas ici d'un "cours de tissage", mais simplement de ma façon de procéder !